A Propos du Projet
Depuis 1927, l’Orangerie des Tuileries abrite le grand cycle des Nymphéas, vaste respiration picturale où Claude Monet offrit au regard une infinité de reflets et de vibrations. Cette œuvre monumentale, où la figure du cercle domine, est le fruit de l’accumulation d’instants éphémères extraits du bassin aux nénuphars. Cette circularité, omniprésente, dialogue avec l’idée du rythme cyclique des saisons et du vivant. C’est dans cette continuité que les artistes du land’art travaillent. Comme Martin Hill façonnant un cercle de feuilles pour leur conférer une durée évanescente dans son œuvre Autumn Leaf. A cette fragilité s’ajoute la question de l’échelle dans le travail de Richard Long. Celui-ci questionne notre perception du réel dans un travail où l’immensité est confrontée à l’infiniment petit. La nature ici symbolise le temps qui passe, à la fois éternelle et éphémère.
Pour illustrer cette vision antinomique du vivant, mon choix s’est porté sur le médium photographique et la représentation des nénuphars. Le premier permet de capter un instant éphémère ; la seconde est une évocation de la fragilité du végétal. Ces deux aspects s’entrelacent dans la figure du cercle et convoquent les forces et faiblesses du vivant. Celles-ci sont également incarnées par le choix des formats et l’échelle des images. A l’image des disques flottants amplifiés par le grand format qui invitent à une immersion contemplative tandis que les détails des textures du végétal invitent à scruter l’imperceptible. L’immensité face à la fragilité.
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